Alfred Manessier, né le 5 décembre 1911 à Saint-Ouen dans la Somme et mort le 1er août 1993 à Orléans, est un peintre non figuratif français, considéré comme un des maîtres de la Nouvelle École de Paris.
Profondément imprégné dès son enfance par les paysages et la lumière de la Baie de Somme, il consacre de nombreuses toiles aux méandres et reflets du fleuve, au littoral picard, aux ports du Nord.
D’abord fortement influencé par Rembrandt dont un de ses oncles lui a offert une biographie, il est un élève studieux, apprécié de ses maîtres. Mais c’est en copiant les maîtres du Louvre qui ne cessent de l’émerveiller qu’il découvre l’importance de la couleur et de la lumière. Peu à peu, sa peinture évolue vers la construction et l’abstraction.
À partir de 1947, le vitrail occupe une grande partie de son œuvre. Il en réalise un grand nombre, sur demande des dominicains des Bréseux d’abord, puis des dominicains du Saulchoir. Mais à partir des années 1960, les vitraux et leur conservation le préoccupent assez pour qu’il crée en 1964 « l’Association pour la défense des vitraux de France » avec un groupe d’amis.
S’il est en bonne place dans les lieux de culte et les couvents par ses tapisseries, peintures, vitraux, Manessier refuse l’étiquette de « peintre religieux », et à partir de 1956, date de l’Insurrection de Budapest, il réalise un grand nombre de toiles « politisées », en rapport avec les violences du monde : Guerre d’Algérie, garrottage de Puig Antich, guerre du Viêt Nam, misère des Favellas, ou lutte des noirs américains pour leurs droits. Ces toiles portent le nom de Hommage notamment à Martin Luther King, au père Dom Hélder Câmara ou de Passions.
Sollicité dans les années 1960 pour créer des costumes de ballets ou de théâtre, il a abordé un grand nombre de techniques, dont une gigantesque lithographie, et il laisse derrière lui une œuvre considérable, qui a évolué à la suite de ses voyages : dans les Flandres, en Hollande, au Canada, dans le midi de la France. Son œuvre a été couronnée par plusieurs prix internationaux.
Le 28 juillet 1993, il est victime d’un accident de la route dans le Loiret, et il meurt le 1er août 1993. Il est inhumé dans le cimetière de son village natal.
Parus aux Éditions Scriptoria : Manessier – Ténèbres et lumière de Pâques